Revue de presse Agent orange / du 01 au 15-12-2023
Sélectionnée par Michel Pédoussaut Tribune collective “Armes chimiques : à quand la fin de l’impunité ?” 01/12/2023 https://www.ldh-france.org/aujourdhui-et-comme-chaque-30-novembre-a-loccasion-de-la-journee-internationale-du-souvenir-des-victimes-de-guerres-chimiques-nous-commemorons-lensemble-des-victimes-des-a/ Aujourd’hui et comme chaque 30 novembre, à l’occasion de la journée internationale du souvenir des victimes de guerres chimiques, nous commémorons
Sélectionnée par Michel Pédoussaut
Tribune collective “Armes chimiques : à quand la fin de l’impunité ?”
01/12/2023
Aujourd’hui et comme chaque 30 novembre, à l’occasion de la journée internationale du souvenir des victimes de guerres chimiques, nous commémorons l’ensemble des victimes des armes chimiques à travers le monde.
C’est l’occasion de dénoncer les États criminels qui contreviennent au droit international en continuant d’en employer, notamment à l’encontre de civils, ainsi que les multinationales complices qui les produisent et les fournissent pour toujours plus de profits.
Dans quelques mois, le 7 mai 2024, auront lieu les plaidoiries du procès en appel de Trần Tố Nga, résistante franco- vietnamienne âgée de 81 ans victime de l’agent orange, un herbicide employé comme arme chimique pendant la guerre du Việt Nam, contre les 14 multinationales qui l’ont produit et fourni à l’armée étatsunienne.
Ce procès historique initié en France en 2014 est la seule possibilité pour cette victime, une parmi des millions, de pouvoir obtenir justice en condamnant les industriels ayant produit et fourni un poison à l’armée étatsunienne pendant la guerre. Les armes chimiques sont bien souvent produites en connaissance de leur pouvoir de toxicité et utilisées en toute impunité.
Ce dernier mois, c’est l’usage de phosphore blanc par l’armée israélienne à Gaza qui a pu être rapporté et documenté par différents médias et ONG des droits humains (Human Rights Watch, Amnesty International).
Cette arme chimique s’enflamme au contact de l’oxygène produit une chaleur allant jusqu’à 1300°C provoquant des brûlures graves que l’eau ne peut atténuer, mais aussi des dommages respiratoires, des défaillances et lésions organiques, etc.
Israël avait déjà fait usage de cette arme incendiaire.
Également utilisée, entre autres, en Ukraine par la Russie, au Haut-Karabakh par l’Azerbaïdjan, ou encore en Irak par les États-Unis (à Fallujah en novembre 2004), elle n’est pourtant pas considérée comme interdite par le droit international si elle ne cible pas les populations. Or, son emploi semble presque systématiquement être détourné pour engendrer des blessures graves aux conséquences psychologiques durables parmi les populations civiles.
Le phosphore blanc n’est pas sans rappeler l’usage du napalm par les États-Unis au Việt Nam, une essence gélifiée qui brûle gravement et colle à la peau des victimes. La Guerre du Việt Nam est considérée comme la première guerre chimique de l’histoire : non pas seulement à cause du napalm, largement connu du grand public, mais du fait des épandages d’agent orange dont Trần Tố Nga a été victime. Ce sont près de 80 millions de litres d’herbicides, dont en majorité l’agent orange, qui ont été déversés entre 1961 et 1971 avec pour objectif de détruire la végétation et débusquer les résistant-es vietnamien-nes, détruire les récoltes agricoles, empêcher les approvisionnements.
Aujourd’hui encore au Việt Nam, près de 50 ans après la fin de la guerre, on décompte plus de 3 millions de victimes sur 4 générations touchées par des malformations, des cancers, des maladies cardiaques, etc. Par ailleurs, 20% des forêts du sud du Việt Nam et 400 000 ha de terres agricoles ont été détruites.
L’utilisation d’agent orange constitue un crime de guerre et a permis à Arthur Galston de théoriser pour la première fois en 1970 la notion d’écocide.
Ni les gouvernements successifs étatsuniens ni les industriels qui l’ont produit n’ont reconnu leurs responsabilités. Seuls les vétérans étatsuniens ont été indemnisés, à hauteur de 180 millions de dollars en 1984, une liste de maladies liées à l’agent orange étant officiellement reconnue par les Etats-Unis, attestant d’une forme de racisme environnemental.
Davantage que des armes utilisées pour gagner une guerre, l’objectif premier des armes chimiques semble être de créer des dommages durables et irréversibles (y compris chez les civils) dont les effets s’expriment bien au-delà des périodes de conflits. C’est le cas de l’agent orange, dont les effets perdurent à la fois dans les esprits, les corps, le vivant et le non- vivant.
Malgré l’adoption de la Convention pour l’Interdiction des Armes Chimiques (CIAC) en 1993 et son entrée en vigueur en 1997, rien ne semble avoir changé : des Etats continuent de s’affranchir du droit international, même lorsqu’ils ont ratifié la convention, et jouissent d’une impunité quasi-totale.
Avant comme après l’adoption de la CIAC, de nombreux exemples d’usage d’armes chimiques ont été répertoriés, souvent dans des contextes asymétriques, voire parfois coloniaux et impérialistes : l’usage de gaz moutarde par l’Espagne dans le Rif (1921-26), par l’Italie en Ethiopie (1935-36), par l’Egypte pendant la Guerre du Yémen, par l’Irak pendant la première guerre du Golfe ou contre les civils kurdes, etc.
En Syrie, entre 2011 et 2018, ce sont le gaz sarin et le chlore qui ont été massivement employés par l’armée de Bachar Al- Assad contre les populations du pays.
En 2013 par exemple, l’attaque de la Ghouta orientale (autour de Damas) au gaz sarin a fait au moins 1400 morts et des milliers de blessés.
Dans ce tableau sombre, il y a parfois quelques lueurs d’espoir pour les victimes survivantes : le 14 novembre dernier, la justice française a émis un mandat d’arrêt international à l’encontre du président syrien et d’autres responsables pour complicité de crimes contre l’humanité en raison de ces attaques chimiques. Ce mandat d’arrêt est aussi et avant tout le fruit du travail d’ONG syriennes.
L’enjeu de cette journée du 30 novembre, c’est obtenir justice pour les victimes des armes chimiques à travers le monde, leur indemnisation et des réparations, et le cas échéant, la décontamination des terres. Mais aussi la condamnation des responsables afin de prévenir l’usage futur de ce type d’armes.
Ce sont des crimes qui se répètent, dont les victimes semblent souvent oubliées. Aujourd’hui, c’est l’occasion de rappeler, les dommages profonds occasionnés par ces armes, de dire aux millions de victimes vivantes ou non qu’elles font partie de notre mémoire collective. Les occasions sont rares de les évoquer.
D’ici le procès en appel du 7 mai prochain, nous continuerons de dénoncer les armes chimiques tel que l’agent orange et ses terribles conséquences sanitaires, sociales, et environnementales.
Nous continuerons de demander la condamnation des criminels qui les produisent, les livrent ou les emploient.
Soyons nombreux-ses à apporter notre soutien à Trần Tố Nga dans son procès historique en appel contre les multinationales qui font des profits au détriment des populations civiles et de leur futur.
Le Collectif Việt Nam-Dioxine, qui a pour mission de soutenir les victimes de l’agent orange, vous espère à ses côtés pour continuer de mener ces combats et faire condamner les artisans de la souffrance et de la mort, et sera solidaire de toutes les victimes des armes chimiques.
Tribune collective signée par Patrick Baudouin, Président de la LDH La liste complète est disponible en cliquant sur l’adresse du site :
https://docs.google.com/document/d/19qzRZ8YOBq7gxTRviHUnaiTM0wELNvuDDU_JEVcGkfw/edit
Des députés belges engagés en faveur des victimes vietnamiennes de l’agent orange
01/12/2023
L’ambassadeur Nguyen Van Thao a exprimé sa gratitude pour les bons sentiments du député André Flahaut et du groupe de députés qui soutiennent la résolution visant à apporter une aide aux victimes vietnamiennes de l’agent orange, récemment adoptée par la Chambre des Représentants belge.
Le diplomate vietnamien a également exprimé son appréciation pour les sentiments, les contributions et les efforts importants du député André Flahaut et des autres députés belges, ainsi que des organisations et des particuliers belges et internationaux, pour soutenir les victimes vietnamiennes de l’agent orange, à travers de cadeaux pour les victimes vivant dans la province de Quang Tri.
De son côté, le député André Flahaut a affirmé qu’il s’efforçait toujours de faire de bonnes actions en faveur des victimes vietnamiennes de l’agent orange afin d’améliorer leur qualité de vie.
Il a en outre déclaré se réjouir du développement des relations entre la Belgique et le Việt Nam ces derniers temps, avec des visites et des réunions de travail de délégations de haut niveau des deux pays, notamment la dernière visite du vice- président permanent de l’Assemblée nationale Tran Thanh Man en Belgique.
Le député André Flahaut a été président de la Chambre des Représentants belge.
En décembre 2021, il a soumis au Parlement fédéral une résolution pour soutenir les victimes de l’agent orange déversé pendant la guerre du Việt Nam.
Le 5 octobre dernier, cette résolution a été adoptée à l’unanimité par la Chambre basse belge, devenant la première au monde à avoir approuvé une résolution pour soutenir les victimes de l’agent orange.
Daprès CPV/VNA
La véritable relation de confiance entre le Việt Nam et la communauté francophone belge
02/12/2023
Pascale Delcomminette, administratrice générale de l’Agence Wallonie-Bruxelles International(WBI) et directrice générale de l’Agence wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers (AWEX), a effectué une visite officielle au Vietnam du 27 novembre au 1er décembre 2023. Cette mission avait pour but de faire une évaluation à mi-parcours du programme de coopération bilatérale dans le cadre de la 11e Commission mixte permanente.
Lors de sa visite au Việt Nam, Pascale Delcomminette a accordé au Courrier du Việt Nam une interview exclusive où elle a présenté les grands axes de travail de sa délégation.
Elle a partagé les potentiels de coopération entre le Việt Nam et la Belgique, notamment la Belgique francophone.
Pourriez-vous nous faire part des objectifs de votre mission d’évaluation de mi-parcours au Việt Nam ? Que pensez-vous de la coopération établie entre les deux parties et des potentiels dans les temps à venir, à travers les projets mis en place au Việt Nam ?
Nous avons effectué une évaluation à mi-parcours de notre programme de coopération, s’étendant de 2022 à 2024. Il englobe 27 projets que nous menons conjointement avec le Việt Nam, couvrant huit domaines.
Je pense notamment au domaine de la santé, avec des projets de médecine familiale que nous développons depuis près de 20 ans avec le Việt Nam.
De plus, nous travaillons sur le développement de la première ligne de soins, en collaboration avec les kinésithérapeutes et les pharmaciens, entre autres.
D’autres domaines d’intérêt incluent l’agriculture durable, les industries culturelles, les droits de la mer (qui revêtent une importance particulière pour le Việt Nam), ainsi que les ressources naturelles et l’environnement.
Nous avons également mis l’accent sur la formation des professeurs de français, en lien avec la francophonie.
Au cours des deux dernières années, environ 20 experts vietnamiens ont visité la Belgique, tandis que près de 90 experts francophones belges se sont rendus au Việt Nam. Ces initiatives englobent un grand nombre de projets, avec l’octroi de 127 bourses aux chercheurs, étudiants et fonctionnaires vietnamiens dans le cadre de cette coopération.
Il est fort probable que nous continuerons à capitaliser sur ce projet, qui s’est avéré significatif et a conduit à des conclusions intéressantes.
Nous envisageons de compléter notre engagement, notamment dans le sport, et d’élargir nos actions en faveur de la première ligne, en particulier pour les enfants dans les domaines de l’oncologie et de la santé mentale, compte tenu de leur importance.
Le tourisme durable reste également un secteur clé, avec de nombreux projets qui façonneront notre future collaboration avec le Việt Nam au cours des prochaines années.
En ce qui concerne les potentiels, ils gravitent autour des thèmes que nous avons déjà abordés tels que la santé, l’agriculture, l’énergie renouvelable, et les domaines du sport.
Notre ministre-président a signé un accord avec le ministère vietnamien de la Culture, des Sports et du Tourisme l’année dernière, ce qui intensifie notre engagement dans ce secteur. Nous allons capitaliser sur les thèmes sur lesquels nous avons travaillé jusqu’à présent, en mettant l’accent sur la médecine familiale que nous continuerons à renforcer.
S’agissant de la coopération économique qui a aussi été au cœur de votre mission, quels sont, d’après vous, les potentiels de coopération entre les partenaires publics et privés du Việt Nam et de Wallonie-Bruxelles ?
Nous sommes très satisfaits, car près de 20 entreprises participent à cette mission, soit le double du nombre d’entreprises que nous avions en 2019 pour le même type de mission.
Ces compagnies opèrent dans des secteurs variés qui revêtent un intérêt particulier pour les deux parties. À savoir l’agroalimentaire, la santé, la biotechnologie pharmaceutique, l’industrie culturelle, et les énergies renouvelables.
Nous sommes également enchantés de cette participation, dans le cadre des 50 ans de relations bilatérales avec le Việt Nam, offrant de nombreux potentiels pour nos entreprises. Nous comptons profiter de la valorisation de ces liens qui existent depuis longtemps entre le Việt Nam et la Belgique, en particulier avec la Belgique francophone. De plus, la signature d’un accord de libre-échange entre l’Europe et le Việt Nam en 2020 facilite les relations commerciales en éliminant ou en réduisant les tarifs qui entravent les transactions commerciales, favorisant ainsi la fluidité des échanges.
Il est également important de souligner que le Việt Nam accorde de plus en plus d’importance aux critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, connus sous le nom de critères ESG. Dans ce contexte, nos entreprises sont bien positionnées pour répondre à ces enjeux sociétaux, notamment dans les domaines de l’énergie renouvelable, du recyclage, de l’environnement en général, et de la santé.
Cette année marque aussi le 50e anniversaire des relations diplomatiques Việt Nam – Belgique. Que pensez-vous de cette étroite collaboration entre les deux pays au fil des années ? Quels seront les prochains programmes ou projets visant à favoriser cette relation à l’avenir ? En tant que partenaire de longue date du Việt Nam, comment la délégation Wallonie-Bruxelles développe-t- elle ses actions afin de contribuer activement à cette coopération bilatérale entre les deux pays ?
Nous nous réjouissons de la longévité de la relation entre le Việt Nam et la Belgique.
Cinquante ans, c’est une histoire magnifique. Cette histoire a véritablement enraciné une relation de confiance entre les peuples vietnamien et belge, et plus particulièrement le peuple belge francophone. Notre enthousiasme est d’autant plus grand que cela coïncide avec un anniversaire significatif pour la communauté française de Belgique, marquant les 30 ans de la signature du premier accord avec le Việt Nam.
Je me réjouis de ces relations et des projets en cours, notamment dans la santé.
Nous avons capitalisé sur ces relations de confiance avec les différents ministères, rencontrés non seulement pour évaluer les projets en cours, mais aussi pour discuter des futurs projets à développer ensemble afin de répondre aux défis sociétaux actuels.
Nos sociétés font face à des enjeux communs tels que les changements climatiques, les problématiques phytosanitaires, ou encore les inondations. Nous partageons les mêmes défis à relever, et c’est dans cet esprit que nous souhaitons renforcer notre collaboration avec nos partenaires vietnamiens, que ce soit au niveau des secteurs publics, avec les différents ministères que nous allons rencontrer cette semaine, ou grâce à l’implication du secteur privé.
Vous mentionnez également que cet anniversaire a été l’occasion pour les autorités belges d’adopter une résolution au niveau du parlement belge sur la question de l’agent orange. Cela vise à sensibiliser nos autorités et à soutenir les autorités vietnamiennes dans la complexité du traitement des sols pollués par l’agent orange, avec une perspective axée sur la santé pour faire face aux problèmes persistants chez les personnes touchées par ce fléau. En plus de cet engagement de principe, nous avons au sein de notre délégation économique une entreprise spécialisée dans la gestion des pollutions des sols par l’agent orange. Nous nous efforçons de combiner des engagements forts avec des actions concrètes sur le terrain.
La région Wallonie-Bruxelles a développé un riche éventail d’activités culturelles au Việt Nam visant à promouvoir l’image de la communauté auprès du public vietnamien, notamment du public francophone. Comment évaluez-vous ces actions et pourriez- vous nous faire part des prochains programmes pour renforcer ce volet culturel entre les deux parties ?
Nous entretenons un lien significatif au Việt Nam, notamment en ce qui concerne la francophonie et la culture francophone.
Nous le manifestons à travers différents moyens, notamment par l’organisation d’un festival de films d’amour. Dans le cadre de cet événement, nous avons sélectionné six œuvres cinématographiques, dont un film d’animation qui représente l’excellence du cinéma francophone belge, avec des réalisateurs primés à Cannes (France) et chez nous. Ces films de qualité servent de véritables ponts pour renforcer la relation avec le Việt Nam.
Nous sommes conscients que la culture joue un rôle clé dans le renforcement de la confiance mutuelle, ce qui est particulièrement important.
De plus, nous soutenons la tournée au Việt Nam de la chanteuse Rori, ajoutant ainsi une dimension musicale à nos initiatives culturelles.
Ces activités contribuent à renforcer les liens culturels entre nos deux pays. Nous prévoyons de poursuivre et renforcer ces efforts dans le cadre de notre prochaine coopération, qui débutera après 2024 et continuera de mettre l’accent sur les industries culturelles, qui restent au cœur de notre coopération.
Nous tenons également à souligner que l’année prochaine sera marquée par des événements importants, dont la visite d’État de nos souverains, le roi et la reine de Belgique, prévue fin octobre 2024 au Việt Nam. Cette visite impliquera une délégation comprenant divers opérateurs économiques et académiques. Cela constituera une nouvelle opportunité de mettre en lumière tous les axes de coopération que nous avons développés jusqu’à présent, et certainement d’en planifier de nouveaux.
Notre relation avec le Việt Nam est profondément enracinée dans la confiance, et cette visite d’État ne fera que renforcer davantage cette énergie positive et notre coopération approfondie.
Propos recueillis par Hông Anh/CVN
Les prochains Procès du Siècle au Mucem
13/12/2023
Les « luttes en partage » en séances pour la troisième saison des Procès du Siècle continue, avec trois nouvelles affaires intersectionnelles, examinées comme à leur habitude, trois lundis soirs.
L’audience du 18 décembre appellera deux femmes à témoigner : Souad El Maysour, artiste occupée à « tisser des réseaux de convergences » loin du simplisme pour penser la domination, et ce dans les pays dits du Nord et du Sud , et Christelle Taraud, historienne « spécialiste des questions de genre et de sexualité(s) dans les espaces coloniaux« , qui a notamment dirigé l’ouvrage Féminicides. Une histoire mondiale.
Modéré par Rokhaya Diallo, le débat se focalisera donc sur les féminicides — que l’ONU estimait, en 2022, à cinq par heure dans le monde.
Et qu’en est-il de l’augmentation des chiffres qui les recensent ? Est-ce à dire plus de violences, ou plus de visibilité des violences faites aux femmes, parce qu’elles sont femmes ?
Le 8 janvier, le procès croisera crimes coloniaux et environnementaux en prenant pour exemple l’affaire de l’agent orange utilisé par l’armée américaine pendant la guerre du Việt Nam.
À la barre, la militante Thuy-Tiên Hô, réalisatrice d’Agent orange : une bombe à retardement, proche de Tran To Nga, activiste connue pour son procès contre les quatorze firmes d’agrochimie qui ont vendu le défoliant à l’armée (et qui ne sera finalement pas présente), ainsi que Philippe Sands, avocat d’envergure internationale qui a défendu des victimes de génocides et crimes contre l’humanité.
La question du racisme environnemental est en effet loin d’être close, voir par exemple le scandale du chlordécone…
Le 15 janvier, le procès questionnera : « Luttes féministes, un éternel recommencement ?«
La dynamique militante et chercheuse en philosophie Myriam Bahaffou ouvrira le constat dressé par l’honorable historienne Michelle Perrot — première à avoir enseigné l’histoire des femmes en France — en mettant les féminismes en perspective avec les luttes parallèles et parfois intrinsèques, renouvelant le recommencement !
> Les 18/12, 8 & 15/01 au Mucem (Marseille, 2e) : Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerrannée