Lancement de la banque génétique des martyrs dont les informations et les proches n’ont pas encore été identifiés
« Je commencerai le discours d'aujourd'hui avec l'image de la mère héroïque vietnamienne Hoang Thi Lu, 110 ans à Do Luong - Nghe An, aux cheveux blancs, maigre, assise sur le lit tenant la dépouille
« Je commencerai le discours d’aujourd’hui avec l’image de la mère héroïque vietnamienne Hoang Thi Lu, 110 ans à Do Luong – Nghe An, aux cheveux blancs, maigre, assise sur le lit tenant la dépouille de son enfant décédé il y a 51 ans qui venait d’être retrouvée, recouverte du drapeau national, appelant le nom de son enfant et sanglotant… Elle pleurait de bonheur douloureux d’avoir retrouvé son enfant mais a aussi demandé pourquoi ne pas lui amener son deuxième enfant qui est également mort. Il avait seulement 17 ans à son départ pour le front. Ses deux fils sont morts à seulement 2 jours d’intervalle. Elle était décédée, ne pouvant plus attendre de retrouver la tombe ou la dépouille de son deuxième enfant. Elle a emporté avec elle la question sans réponse qui nous hante tous.
Pendant la guerre, peut-être que la grande douleur et la grande perte pour de nombreuses familles sont de recevoir des informations sur leur enfant par le biais d’un « avis de décès ». Récemment, je suis allé offrir de l’encens et des fleurs au cimetière international Vietnam-Laos. Il y a près de 12 000 tombes, mais 7 000 manquent d’informations. De nombreuses familles prennent encore inlassablement jour et nuit des documents décolorés et des lettres défraîchies pour demander les informations et les décoder dans l’espoir de retrouver leurs proches ». (Premier ministre Pham Minh Chinh)
A l’occasion du 77ème anniversaire de la Journée des Invalides et Martyrs de Guerre (27 juillet 1947 – 27 juillet 2024), le Ministère du Travail, des Invalides de Guerre et des Affaires Sociales a lancé la Banque de Gènes (AND) pour regrouper les informations sur les martyrs qui n’ont pas encore été déterminés.
Selon les statistiques du Ministère de la Défense Nationale, pendant les guerres de libération nationale et de défense de la patrie, plus de 1,2 million de martyrs ont sacrifié leur vie dans tout le pays. Même si la guerre est loin derrière, de nombreuses familles de martyrs n’ont toujours pas retrouvé les tombes de leurs proches. Après de nombreuses années de recherche et de collecte, 900 000 restes de martyrs ont été collecté, dont plus de 500 000 n’ont pas encore été identifiées, parmi lesquels environ 200 000 sont dispersés à travers le pays, dans les provinces au sud Vietnam, au Laos et Cambodge. Hanoï est l’une des localités comptant le plus grand nombre de martyrs disparus du pays, avec plus de 90 000 cas…
Selon le Comité national pour la recherche, la collecte et l’identification des dépouilles des martyrs, depuis 2013, tout le pays a fait des recherches et collecté près de 17 000 dépouilles de martyrs (plus de 8 000 au Vietnam, plus de 2 000 au Laos, plus de 6 000 au Cambodge) ; a reçu plus de 38 000 échantillons biologiques des proches des martyrs.
Les unités ont analysé et stocké plus de 23 000 échantillons ; identifié les restes de martyrs dans plus de 4 000 cas. Grâce aux activités d’inspection, les autorités ont également identifié, conclu, complété et corrigé les informations sur 1 260/1 736 tombes dans le cimetière des martyrs de la province de Dak Lak (atteignant un taux de 72,58% des tombes avec une information partielle).
La mise en place d’une banque génétique des martyrs et de leurs proches ouvre non seulement un espoir à plus de 300 000 familles de personnes ayant rendu des services à la patrie, mais constitue également l’espoir de la nation tout entière que, dans un avenir pas trop lointain, tous les martyrs qui ont donné leur vie pour la cause de défense de la Patrie seront rassemblés et identifiés.
Des échantillons d’ADN de martyrs ainsi que de leurs proches dont les informations n’ont pas été identifiées sont stockés dans la banque génétique.
Le ministre du Travail, des Invalides et des Affaires sociales, Dao Ngoc Dung, a affirmé : « C’est un travail très significatif, très sacré. Nous devons courir contre la montre, le faire le plus vite possible, car le temps ne nous permet pas de le prolonger. Mais c’est aussi une tâche lourde et ardue. Nous suivons notre cœur dans ce long voyage pour rechercher et restituer l’identité complète des martyrs et des héros. »