Célébration du 80e anniversaire de la mort du martyr Huynh Khuong An à Paris
L'Association d'Amitié Franco - Vietnamienne (AAFV) et l'Union Générale des Vietnamiens de France (UGVF) ont organisé, le 22 octobre au siège de l'UGVF à Paris, une soirée - rencontre en hommage à Huynh Khuong An,
L’Association d’Amitié Franco – Vietnamienne (AAFV) et l’Union Générale des Vietnamiens de France (UGVF) ont organisé, le 22 octobre au siège de l’UGVF à Paris, une soirée – rencontre en hommage à Huynh Khuong An, un des 27 militants patriotes participant à la Résistance française, qui ont été exécutés à Châteaubriant dans ce même jour il y a 80 ans, par les nazis allemands.
La soirée a débuté par une courte vidéo sur la cérémonie du 24 octobre 2014 où fut dévoilée la plaque commémorative en hommage à Huỳnh Khương An devant le 6 avenue de la Porte Brancion, Paris 15ème, organisée par la Mairie de Paris et à l’initiative de l’Amicale de Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt.
Carine Picard-Nilès, secrétaire générale de ladite Amical a fait le point sur l’évènement historique de « Châteaubriant, un moment fort de la Résistance », qui est aussi considéré comme l’un des symboles indomptables de la guerre contre les nazis allemands en France. L’historien Alain Ruscio a, pour sa part, raconté l’histoire « des Vietnamiens dans la Résistance française avec l’exemple de Huynh Khuong An ». Quant à elle, l’écrivaine et universitaire Trân Thi Hao a partagé ses émotions à travers « Le regard d’une Vietnamienne sur Huynh Khuong An ».
Animés par Nguyễn Văn Bổn, membre du Comité exécutif de l’UGVF et Jean-Pierre Archambault, secrétaire général de l’AAFV, les débats ont permis aux participants de mieux connaître l’œuvre et la vie du martyr Huynh Khuong An, militant communiste, héritier de la tradition patriotique et anticolonialiste de la jeunesse vietnamienne, imprégné d’une double culture vietnamienne et française.
S’exprimant lors du séminaire, l’historien Alain Ruscio a déclaré que Huynh Khuong An était « un symbole d’un combattant communiste international dans la lutte des peuples du monde contre le fascisme, et un ami proche de la classe ouvrière et du peuple français ». L’écrivain et universitaire Tran Thi Hao a exprimé son admiration en affirmant que Huynh Khuong An avait « conservé les qualités d’un patriote ». « Être membre du PC français, participer activement à la lutte contre le fascisme, c’est aussi une façon d’exprimer son amour pour son pays natal, pour le progrès social. Donc, Huynh Khuong An est un bel exemple pour non seulement la jeune génération française, mais aussi vietnamienne », a-t-elle insisté.
Un âme communiste français dans la peau vietnamienne
Huynh Khuong An est né le 7 avril 1912 à Sai Gon (Hô Chi Minh-Ville) dans une famille intellectuelle. À l’âge de 15 ans, il était envoyé en France pour faire ses études. À la fin de 1938, il a été diplômé ès lettres de l’Université́ de Toulouse. Né et grandi dans une famille intellectuelle patriotique, il a rapidement reçu des pensées progressives en France à cette époque. Au cours de ses études, il était entré en contact avec le mouvement communiste et des ouvriers français. Il a adhéré́ à l’organisation des étudiants communistes. Dynamique et actif, il a été́ élu secrétaire de la Jeunesse communiste de Lyon. En 1936, il a épousé Germaine Barjon (alias Lucienne Barjon) – un membre du PCF à Genève (Suisse), responsable de l’“Association internationale des amis de l’Union soviétique”. À la fin de 1938, Huynh Khuong An et son épouse sont allés à Paris pour continuer leurs études de master et travailler comme professeur stagiaire au Lycée Carnot à Versailles.
En septembre 1939, la situation mondiale était tendue, conduisant à la Seconde Guerre mondiale. En 1940, lorsque les fascistes allemands avaient occupé la France, Huynh Khuong An a pris part à des activités antifascistes secrètes. Le 18 juin 1941, lui et son épouse, ils ont été́ arrêtés par des nazis allemands à leur domicile à Paris. Après quatre mois de détention au camp de Choisel, à Châteaubriant, Huynh Khuong An, à l’âge de 29 ans en ce temps-là, et ses 26 autres camarades, furent fusillés, le 22 octobre 1941, comme otages en représailles à l’attentat de Nantes contre un officier allemand.
Reconnaissant son grand sacrifice, le PCF a enterré sa dépouille au monument commémoré aux martyrs de Nantes, dans l’ouest de la France. Pour mémoriser ses contributions dans la Résistance française contre les fascistes allemands, un navire français a été baptisé Huynh Khuong An. L’écrivain Fernand Grenier a écrit un livre intitulé “Ceux de Châteaubriant” pour glorifier les 27 martyrs communistes, dont Huynh Khuong An. En 2014, la Mairie de Paris a dévoilé la plaque commémorative en hommage à Huynh Khuong An, au 6 avenue de la Porte Brancion, dans le 15e arrondissement de Paris, où avaient vécu Huynh Khuong An et son épouse Germaine Barjon avant d’être arrêté et fusillé.
Au Vietnam, il y a actuellement deux rues qui portent son nom, l’une à Vung Tàu et l’autre à Hô Chi Minh-Ville. En particulier, le Musée National d’Histoire du Vietnam conserve actuellement une photo documentaire sur des martyrs révolutionnaires du PCF, ceux qui ont participé́ à des activités antifascistes secrètes au cours de leurs études et enseignement au Lycée Carnot à Versailles (France) en 1940. Dans la photo, on trouve le professeur stagiaire Huynh Khuong An (au milieu, première rangée). Une chose étrange c’est que toutes les personnes dans la photo ont été́ arrêtées par des fascistes allemands et sont mortes dans la fusillade du 22 octobre 1941. Un seul survivant était André Grillot (2e personne à droite, 2e rangée), un disciple qui était aussi un camarade de Huynh Khuong An au Lycée Carnot. M. André Grillot est devenu plus tard, le maire honoraire de la ville de Choisy-Le-Roi, au sud de Paris.
VNA