« Thây Seb », le Français qui enseigne le… vietnamien !
Le vietnamien est une langue aux tonalités subtiles, dont l’apprentissage est pour le moins ardu. Rares et même rarissimes sont les étrangers qui parviennent à parler correctement notre langue et a fortiori à l’enseigner… C’est dire
Le vietnamien est une langue aux tonalités subtiles, dont l’apprentissage est pour le moins ardu. Rares et même rarissimes sont les étrangers qui parviennent à parler correctement notre langue et a fortiori à l’enseigner…
C’est dire à quel point Sébastien Fodouas est un oiseau rare, car oui, il coche toutes les cases : non content de maîtriser notre langue à merveille, il l’enseigne… Plus connu sous le pseudonyme de Thây Seb (« Thây » voulant dire professeur), il travaille principalement en ligne : en voilà au moins un que la pandémie n’aura pas pris au dépourvu !
Apprendre une langue étrangère n’est jamais facile et pour le coup, on peut se risquer à affirmer qu’apprendre le vietnamien est toujours plus ou moins difficile !
Mais quand même… Un Français qui décide d’enseigner le vietnamien, c’est plutôt rare…
« La première fois que j’ai entendu quelqu’un parler vietnamien, j’avais 14 ans. C’était dans un aéroport. Je me suis demandé “ Qu’est ce que c’est cette langue ! C’est étrange ! ” Je n’avais jamais rien entendu de tel… Et c’est comme ça que quand j’ai eu 18 ans, j’ai suivi des études de vietnamien à la fac », se souvient Thây Seb.
Bien qu’il n’y ait ni masculin ni féminin, qu’il n’y ait pas de conjugaison comme dans la langue de Molière, le vietnamien reste une langue assez difficile à apprendre et surtout à prononcer, notamment pour les occidentaux. Mais Sébastien Faudouas, lui, était fermement décidé à maîtriser cette langue étrange entendue dans un hall d’aéroport, tellement décidé qu’il a fini par créer sa propre méthode d’apprentissage.
« Pour ce qui est de la prononciation, c’est vrai que ça a l’air compliqué, à première vue », reconnaît-il volontiers. « Les tons, en particulier, c’est difficile, mais une fois qu’on a compris le mécanisme, ce n’est pas si compliqué que ça. Je reformule le vietnamien grâce aux lettres françaises et quand il n’y a pas aucune lettre française pour reformuler, comme “ng” dans le mot “nga” par exemple, j’essaie d’utiliser un mot français, par exemple “parking” et j’essaie “parking-a”, je répète et je lie “parking-a” pour bien prononcer “nga”. C’est comme une astuce qui vient du français. Mais de toutes façons, je n’essaie pas d’obtenir une prononciation parfaite, j’essaie juste d’être compris quand je parle. S’il y a un peu d’accent français qui reste, ce n’est pas si grave, après tout ! »
Fort de cette méthode d’apprentissage efficace, Thây Seb a décidé de la partager en donnant des cours de vietnamien et en créant une chaîne Youtube.
« La langue vietnamienne est devenue la langue que j’utilise tous les jours, que j’aime vraiment. C’est un plaisir de parler, et surtout d’enseigner cette belle langue, qui est si musicale. C’est aussi pour ça que je crée des vidéos pour apprendre le vietnamien sur Youtube », explique-t-il.
Thây Seb enseigne en effet en ligne depuis plusieurs années et a pu de ce fait aider des milliers de personnes à améliorer leur vietnamien.
« Je m’appelle Pierre, je suis étudiant en architecture à Paris. J’apprends le vietnamien depuis quelques mois avec Sébastien, et je sais dire les phrases simples », nous confie un de ses étudiants.
« Bonjour, je m’appelle Paul Ward, j’habite au Vietnam. J’y suis depuis 14 mois. J’ai commencé à apprendre avec Thây Seb depuis à peu près 5 mois. Étant occidental comme moi, il comprend parfaitement les difficultés que je peux éprouver à apprendre une des langues les plus difficiles au monde ! », dit un autre.
L’une des plus difficiles, mais sans doute l’une de celles qu’il sera bon de posséder dans un avenir proche : notre pays est en plein essor, aussi bien sur le plan démographique que sur le plan économique.
Alors pourquoi ne pas apprendre le vietnamien… avec un Français ? Il y a bien des Vietnamiens qui apprennent le français avec des Vietnamiens, après tout !